Sommaire
Le CBD est de plus en plus utilisé pour mieux dormir, réduire le stress ou soulager certaines douleurs. Mais une inquiétude persiste : peut-on être positif à un test urinaire de dépistage du cannabis ?
La réponse est simple : les tests ne recherchent pas le CBD. Avec du CBD pur, aucun risque d’être positif. En revanche, certains produits (huiles full spectrum, fleurs, extraits) contiennent de petites quantités de THC. Pris régulièrement, ce THC s’accumule et peut suffire à dépasser les seuils légaux.
Que dépistent exactement les tests urinaires « cannabis » ?
Un test urinaire ne mesure ni la plante ni le CBD. Il recherche uniquement le THC-COOH, le métabolite du THC.
Le processus se fait en deux étapes :
- Dépistage rapide (seuil 50 ng/mL)
- Confirmation en laboratoire si besoin, avec un seuil plus bas (15 ng/mL) [1].
En France, les seuils sont identiques pour l’urine (50 ng/mL). En salive, c’est le THC lui-même qui est recherché, avec un seuil de 15 ng/mL [2][3].
Que devient le CBD dans l’organisme ?
Une fois ingéré ou inhalé, le CBD est transformé en métabolites (notamment 7-OH-CBD puis 7-COOH-CBD). Ces composés peuvent être détectés dans l’urine avec des analyses spécialisées, mais ne sont pas pris en compte dans les tests de dépistage classiques.
Une étude a montré que le CBD pur n’est pas converti en THC chez l’humain et n’entraîne pas de test positif [4]. Le 7-COOH-CBD peut rester visible quelques jours.
Le CBD en lui-même ne pose donc pas de problème. Le risque vient surtout de la présence de THC dans certains produits.
Pourquoi certaines personnes peuvent quand même obtenir un résultat positif ?
Deux raisons expliquent l’essentiel des cas :
1) Présence de THC dans le produit.
- Une fleur riche en CBD mais contenant 3,7 mg de THC a suffi à rendre positifs certains échantillons urinaires, parfois même au-dessus du seuil de 50 ng/mL [4].
- Un extrait « chanvre » faiblement dosé en THC (0,02 %), consommé chaque jour pendant 4 semaines, a conduit près d’un participant sur deux à un test positif [5].
2) Étiquetage trompeur.
- Plusieurs analyses ont montré que certains produits CBD sont mal dosés ou contiennent du THC non déclaré [8][9]. En 2025, les autorités françaises ont aussi signalé des produits “CBD” contenant d’autres substances non mentionnées, renforçant la nécessité de vigilance.
Les tests peuvent-ils confondre le CBD avec le THC ?
Non. Le risque c’est le CBN, un cannabinoïde présent dans certaines fleurs ou extraits oxydés, qui peut parfois déclencher un faux positif lors du dépistage rapide. Mais la confirmation en laboratoire permet de lever le doute et d’identifier précisément les molécules.
Combien de temps peut-on rester positif ?
La durée de détection dépend de la dose de THC, de la fréquence d’usage, du métabolisme et du seuil appliqué.
- Après une consommation occasionnelle, le THC-COOH peut rester détectable quelques jours.
- Chez un consommateur régulier, il peut persister plusieurs semaines [3].
Le CBD et ses métabolites peuvent aussi être visibles quelques jours avec des tests spécialisés, mais cela n’entraîne pas de positif au dépistage “cannabis” [4].
Sport & contrôles antidopage : le CBD est permis, le reste non
Pour les sportifs, la question du CBD est encore plus sensible. L’Agence mondiale antidopage (WADA) autorise bien le CBD, mais tous les autres cannabinoïdes sont interdits en compétition : THC, Δ8-THC, HHC, CBN, etc.
Mais attention, la prudence reste de mise. Choisissez uniquement des isolats de CBD certifiés (avec analyses récentes de laboratoire, appelées COA), ou abstenez-vous en période de compétition pour éviter tout risque de sanction.
Sources
[1] Mandatory Guidelines for Federal Workplace Drug Testing Programs (urine analytes & cut-offs) — Federal Register, 12 oct. 2023. https://www.federalregister.gov/documents/2023/10/12/2023-21734/mandatory-guidelines-for-federal-workplace-drug-testing-programs
[2] Arrêté du 13 décembre 2016 fixant les modalités du dépistage des stupéfiants (France) — Légifrance (THC-COOH urinaire 50 ng/mL ; THC salivaire 15 ng/mL). https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000033607271/
[3] PNRS — Cannabis et tests de dépistage (tableau de seuils et fenêtres de détection). https://pnrs.ensosp.fr/content/download/45005/734592/file/CANNABIS%20ET%20TESTS%20DE%20DEPISTAGE%202.pdf
[4] Sholler DJ et al. Urinary Pharmacokinetic Profile of Cannabidiol (CBD), Δ9-THC and Metabolites after Oral/Vaporized CBD and Vaporized CBD-Dominant Cannabis — Journal of Analytical Toxicology, 2021 (PMCID: PMC9122505). https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC9122505/
[5] Dahlgren MK et al. Urinary Tetrahydrocannabinol After 4 Weeks of a Full-Spectrum, High-CBD Treatment (open-label) — JAMA Network Open/JAMA Psychiatry, 2020–2021. https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC9429743/