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Bien que l’appellation 420 ne soit pas nouvelle, bon nombre de personnes ne savent pas à quoi ce chiffre fait référence, c’est-à-dire au cannabis. Même chez les consommateurs réguliers de marijuana, peu de gens peuvent faire correspondre au chiffre 420 une signification juste. Et qui l’a inventé ? Comment célèbre-t-on l’événement qui y est rattaché ? Pourquoi la date du 20 avril a-t-elle été retenue plus que d’autres ? On vous explique tout.
Le 420 et sa signification
Quel amateur de chanvre n’a jamais entendu le terme four twenty et toutes les expressions qui font référence à la consommation de cette substance, telles que 420, 4:20 ou 4/20 ?
Bien sûr, il existe plusieurs légendes urbaines populaires, dont certaines quelque peu farfelues, concernant l’expression 420 et sa signification :
- Le code radio des forces policières pour indiquer la présence de marijuana,
- Le nombre de composés chimiques que l’on retrouve dans le cannabis, la date d’anniversaire et de décès de Bob Marley,
- La chanson de Bob Dylan, Rainy Day Woman No. 12 et No. 15,
- La date d’anniversaire d’Adolf Hitler et plus encore.
Mais quelle que soit la théorie qu’on souhaite accepter comme vraie, le 420 s’est imposé pour devenir le signe non officiel de tout ce qui a trait au chanvre. Au fil des décennies, le terme a pris un peu plus d’expansion et s’est enrichi, au point de définir un certain style de vie et un tout cohérent d’idées et de principes. Il s’est transformé en quelque sorte en un véritable mot d’ordre pour quiconque est adepte de la marijuana et de la philosophie de vie qui lui est associée.
Qui a inventé le 420 ?
À l’instar de plusieurs codes du genre, l’origine du terme 420 (qui se lit four twenty) demeure assez obscure. Bien que la vraie histoire soit quasi impossible à confirmer, celle qui suit demeure à ce jour la plus vraisemblable, en partie ou en totalité.
L’histoire prend donc sa source dans les années 70 et fait référence à un groupe d’élèves américains de la San Rafael High School en Californie. Cinq amis adolescents se donnaient rendez-vous tous les jours après les cours sous la statue du microbiologiste français Louis Pasteur non loin de leur école. Ils étaient en quête d’une supposée plantation illégale et secrète de plantes de chanvre abandonnée par son propriétaire dont ils avaient eu vent et qui, selon la rumeur, se trouvait à Point Reyes.
Bien qu’ils n’aient jamais trouvé le chanvre caché, ils ont continué à se réunir pour en fumer, à 4 h 20 précises de l’après-midi. Lorsque l’envie leur prenait de fumer ensemble quelques joints, ils chuchotaient discrètement à leurs complices le code secret 4:20.
Ils ont été surnommés les Waldos parce qu’ils avaient l’habitude de s’appuyer sur un mur (wall en anglais) pour fumer leurs joints. Le code 420-Louis, pour devenir par la suite tout simplement 420, est resté dans la tradition pour parler incognito de consommation de marijuana et éviter ainsi d’alerter les enseignants, les parents et autres autorités.
L’appellation 420 aurait normalement dû s’éclipser en même temps que la vaine chasse au trésor des cinq amis. Elle a plutôt servi de code pour les autres élèves de l’école San Rafael. La légende s’est propagée dans les communautés de consommateurs et a atteint rapidement les États-Unis. Elle a pris progressivement une nouvelle signification pour désigner tout ce qui touche de près ou de loin au chanvre. Dès lors, le four twenty s’est fait une place définitive dans la tradition et continue d’être utilisé actuellement.
Pourquoi 4 h 20, c’est l’heure du joint ?
Bien qu’il ne soit pas question d’une tradition véritablement établie, 420 viendrait d’une heure précise, 4 h 20, heure à laquelle les cinq adolescents et élèves du lycée San Rafael allumaient un joint lors de leurs retrouvailles quotidiennes. C’était l’heure du joint. À cette heure, ils profitaient d’une parfaite liberté et pouvaient passer de longues heures à bavarder en fumant car toutes leurs obligations scolaires et autres avaient pris fin.
Outre cette anecdote, le chiffre 420 est considéré comme étant le symbole de l’herbe et l’heure de ralliement à 4 h 20 dû au groupe de rock Grateful Dead. Le bassiste du groupe était l’ami du frère aîné de l’un des waldos et comme les membres du groupe étaient également des fumeurs invétérés, ils ont décidé de conserver le chiffre 420 comme l’heure du joint et signe de ralliement, idée qu’ils ont véhiculée auprès de leurs fans.
Comment célébrer le 420 ?
Le chiffre 420 a pris une telle importance qu’il a donné naissance à une journée – la Journée internationale du cannabis – surtout célébrée par ses défenseurs. Évidemment, cette journée ne pouvait avoir lieu que le 20 avril (04/20). Les festivités avaient lieu à leurs débuts principalement aux États-Unis, mais s’étendent maintenant à d’autres pays en dehors des États-Unis.
En France, par exemple, si les célébrations n’ont pas autant d’ampleur qu’aux États-Unis, le pays profite de cette journée du 20 avril pour évoquer certains éléments de l’univers de la marijuana, comme la dépénalisation de sa consommation ainsi que le CBD susceptible être utilisé comme outil thérapeutique dans un proche avenir.
Lors d’une célébration du 20 avril, des profils très diversifiés sont présents, dont une part de jeunes fumeurs de joints qui se réunissent pour s’amuser avant tout et pour narguer devant caméra les journalistes en exposant ouvertement leur point de vue sur le chanvre et ses vertus. De plus, en hommage aux anciens étudiants de San Rafael, ils n’hésitent pas à allumer leurs joints à… 4 h 20 tapantes.
Plus sérieusement, certains d’entre eux demandent la légalisation du chanvre pour toutes sortes de motifs, en fonction de leur pays de résidence. On croise en outre des associations de défense du chanvre, dont la mission principale est de faire découvrir la plante au grand public, mais aussi de convaincre les politiques de réviser leurs lignes de conduite en ce qui a trait à sa légalisation. On retrouve également des sociétés impliquées dans le développement de l’univers cannabique, certaines d’entre elles travaillant à l’élaboration de traitements à base de cannabinoïdes destinés aux pays où la marijuana thérapeutique est légalisée. Des partis politiques profitent également de la Journée internationale du cannabis pour bousculer les partis au pouvoir.
Chacun peut souligner à sa manière cette fête spéciale. Certains participants se limitent à fumer des joints, d’autres préparent et dégustent des mets à base de cannabis, soit chacun chez soi dans le confort de son domicile ou en se regroupant entre amis. Plusieurs pays profitent de cet événement pour organiser des festivals ou des manifestations.
On ne se cachera pas que bon nombre de médias considèrent la Journée internationale du cannabis comme une tendance temporaire, susceptible de ne plus avoir sa place en cas de législation sur le cannabis et ses diverses substances. La plupart d’entre eux basent leurs arguments sur le fait qu’une fois que tout le monde pourra consommer légalement de la marijuana, faire l’étalage de ses vertus ne sera plus d’aucune utilité. Ce n’est peut-être pas complètement faux, du moins en ce qui concerne une partie des personnes qui prennent part à l’événement.
Seulement voilà, de nombreux exemples apportent la preuve que ce n’est pas parce que des personnes obtiennent des droits dont elles étaient jusqu’alors privées que tous les combats menés liés à la cause cessent d’avoir un sens. Est-ce à dire que la Journée internationale du cannabis a encore de beaux jours devant elle ? On peut sans doute l’affirmer. Il y aura toujours des idées à défendre en ce qui concerne la consommation du cannabis et d’excellentes raisons de souligner ses mérites.