Sommaire
À retenir
Le CBD ne traite pas le diabète, mais pourrait être envisagé comme un complément ponctuel, dans certains cas. À condition de respecter une règle simple : ne jamais le prendre sans en parler à son médecin.
C’est quoi le diabète ?
Le diabète est une affection chronique qui perturbe la régulation du glucose dans le sang. Cette dérégulation est due à un dysfonctionnement de l’insuline, une hormone essentielle au métabolisme énergétique. Lorsqu’elle est insuffisante ou inefficace, le glucose s’accumule dans le sang jusqu’à entraîner une hyperglycémie persistante aux effets délétères.
Quels sont les différents types de diabètes ?
Type de diabète | Cause principale | Caractéristiques | Facteurs de risque |
Type 1 | Maladie auto-immune | Destruction des cellules bêta du pancréas | Génétique, facteurs environnementaux |
Type 2 | Insulinorésistance | Apparition progressive, souvent asymptomatique au début | Surpoids, sédentarité, alimentation déséquilibrée |
Gestationnel | Résistance temporaire à l’insuline | Survient pendant la grossesse, risque accru de diabète de type 2 plus tard | Antécédents familiaux, obésité, âge avancé |
Le CBD a-t-il un effet sur la glycémie ?
Les premières études ne montrent pas d’effet du CBD sur la glycémie. Un essai de 2016 mené chez des patients de type 2 n’a constaté aucune amélioration du taux de sucre, de l’HbA1c ou du profil lipidique. À l’inverse, le THCV a montré des résultats plus encourageants.
Chez l’animal, le CBD a montré une capacité à faire baisser la glycémie et à améliorer la sensibilité à l’insuline, probablement en raison de ses propriétés anti-inflammatoires. Certaines études suggèrent également un effet protecteur sur les cellules pancréatiques. Toutefois, ces résultats proviennent uniquement de recherches précliniques et ne peuvent être généralisés à l’humain.
Le CBD influence le système endocannabinoïde, qui intervient dans la régulation du métabolisme, de l’appétit et des réponses inflammatoires. Cela ouvre des pistes théoriques, mais aucune étude chez l’humain n’a confirmé un effet direct sur le contrôle du sucre.
Inflammation, immunité, diabète : où se place le CBD ?
Le CBD est parfois présenté comme un anti-inflammatoire naturel. Dans le cadre du diabète, c’est un point d’intérêt, car l’inflammation joue un rôle dans les deux formes de la maladie : elle aggrave la résistance à l’insuline dans le type 2, et déclenche une réaction auto-immune dans le type 1.
- Chez l’animal, les résultats sont encourageants. Le CBD a permis de limiter les lésions rétiniennes dans un modèle de rétinopathie diabétique et de protéger le muscle cardiaque contre l’inflammation et le stress oxydatif dans un autre. Cette étude suggère qu’il pourrait avoir un effet protecteur indirect en cas d’hyperglycémie prolongée.
- Le CBD est aussi étudié pour sa capacité à moduler certaines réponses immunitaires. Dans le cadre du diabète de type 1, il pourrait — en théorie — freiner les mécanismes auto-immuns responsables de la destruction des cellules productrices d’insuline. Mais cette idée reste à l’état d’hypothèse, faute de validation chez l’humain.
CBD et neuropathie diabétique : un soulagement possible ?
Parmi les complications du diabète, la neuropathie est l’une des plus fréquentes. Elle touche les nerfs périphériques et provoque des douleurs, des brûlures ou des fourmillements, souvent aux pieds et aux mains. Les traitements disponibles soulagent partiellement, mais peuvent être insuffisants.
C’est dans ce contexte que le cannabidiol est testé en complément. Un petit essai réalisé en 2020 a évalué une application locale d’huile de CBD chez des patients qui souffrent de douleurs neuropathiques, dont certaines liées au diabète. Résultat : une amélioration nette de plusieurs symptômes (douleurs intenses, sensations de froid ou de démangeaison), sans effets secondaires notables.
D’autres travaux ont testé des formules combinées, associant CBD, THC et CBN. L’une d’elles, testée en 2024 sous forme de gel cutané, a nettement réduit les douleurs neuropathiques. Mais comme plusieurs composés étaient utilisés, il est difficile de savoir quel rôle exact joue le CBD dans cette amélioration.
À ce stade, le CBD n’est pas un traitement reconnu contre la neuropathie diabétique mais il peut représenter une piste intéressante, surtout en usage local, et à condition d’être utilisé avec un avis médical.
Autres complications : reins, yeux, cœur…
Le diabète ne se limite pas à un excès de sucre dans le sang. À long terme, il peut fragiliser les reins, abîmer les yeux et augmenter le risque de maladies cardiovasculaires. Là encore, le CBD suscite des questions, mais les données sont toujours limitées.
Yeux : des pistes en laboratoire
La rétinopathie diabétique est liée à une dégradation des vaisseaux sanguins de la rétine. L’un des tests a réduit l’inflammation oculaire et renforcé la barrière rétinienne. Des formes ciblées, comme les collyres ou implants, sont à l’étude. Mais aucun essai chez l’humain n’a encore validé son efficacité sur la vision ou la prévention des lésions.
Cœur et vaisseaux : des effets à confirmer
Le diabète favorise l’athérosclérose, ce qui augmente les risques d’infarctus ou d’insuffisance cardiaque. Dans certains modèles animaux, le CBD a montré des effets protecteurs : moins d’inflammation, moins de fibrose, et une meilleure fonction cardiaque. Ces observations sont prometteuses, mais aucune étude clinique ne les confirme pour l’instant.
Que disent les médecins ?
L’enthousiasme autour du CBD grandit, mais les professionnels de santé sont réservés. L’American Diabetes Association est formelle : le CBD n’a pas d’effet prouvé sur la glycémie ou l’insuline, et ne doit pas remplacer un traitement classique. À ce jour, la seule indication reconnue concerne certaines formes sévères d’épilepsie chez l’enfant, avec un médicament spécifique (Epidiolex), délivré sur ordonnance.
Des précautions à prendre
Le CBD peut modifier l’effet de certains traitements, notamment ceux métabolisés par le foie (comme les anticoagulants, les antiépileptiques ou les immunosuppresseurs). Pris à forte dose, il peut aussi provoquer de la somnolence, des troubles digestifs ou perturber les enzymes hépatiques.
La qualité des produits en circulation est aussi un point sensible. Le marché est peu encadré, et certains extraits ne contiennent pas la dose annoncée de CBD — voire pas du tout. D’autres peuvent contenir des traces de THC, avec un risque de test positif ou d’effets indésirables.