2024 : de nouveaux cannabinoïdes interdits par la loi

De nouveaux cannabinoides inderdit en 2024

Avec la montée des cannabinoïdes synthétiques sur le marché, l’ANSM a récemment décidé d’inscrire plusieurs de ces nouvelles substances sur la liste des stupéfiants. Cet article fait le point sur cette nouvelle loi et ses implications pour le public et les professionnels de santé.

Qu’est-ce que l’ANSM ?

L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) est une institution publique française placée sous la tutelle du ministère de la Santé. Créée en 2012, elle joue un rôle dans la protection de la santé publique en France. Elle est responsable de l’évaluation, de la surveillance, et de la régulation des médicaments, des dispositifs médicaux, et des produits biologiques, cosmétiques, ainsi que des substances sensibles, y compris les stupéfiants et les psychotropes.
L’ANSM intervient à toutes les étapes de la vie d’un produit de santé, de sa conception jusqu’à son utilisation par les patients. Elle évalue les bénéfices et les risques des produits, autorise leur mise sur le marché, surveille leur sécurité une fois commercialisés, et peut retirer du marché ceux qui représentent un danger.

La montée de nouvelles substances psychoactives

Ces dernières années, le marché des cannabinoïdes synthétiques a explosé, avec de nouvelles substances qui apparaissent à un rythme alarmant.
Ces cannabinoïdes, souvent produits en laboratoire, sont conçus pour imiter les effets du THC, le principal composant psychoactif du cannabis, mais avec des structures chimiques modifiées. Ces modifications rendent ces substances non seulement puissantes, mais aussi imprévisibles en termes de toxicité et d’effets sur la santé.

Note : en raison de leur nouveauté, ces substances échappent souvent aux régulations en vigueur, ce qui peut potentiellement créer un vide juridique et un risque sanitaire. Les intoxications ont poussé les autorités sanitaires à agir.

L’évolution de la législation

La France a une longue histoire de régulation des stupéfiants, remontant à la loi de 1916 qui a établi le cadre initial de contrôle des substances psychoactives. Au fil des décennies, la législation s’est adaptée aux nouvelles substances et aux évolutions sociales et sanitaires. Les lois françaises, notamment la loi de 1970 sur les stupéfiants, visent à limiter l’usage, la production, et la distribution des substances présentant un risque pour la santé publique.

Cependant, la rapidité avec laquelle de nouvelles substances, comme les cannabinoïdes synthétiques, apparaissent, nécessite une adaptation continue de cette législation. En inscrivant de nouveaux cannabinoïdes sur la liste des stupéfiants, l’ANSM répond à cette nécessité en cherchant à combler les lacunes législatives et à protéger la population des dangers émergents.

Cette mise à jour régulière est cruciale pour maintenir un contrôle efficace sur les substances psychoactives, prévenir les abus, et limiter les risques pour la santé publique.

Liste des nouveaux cannabinoïdes inscrits

La décision récente de l’ANSM inclut l’inscription de plusieurs nouveaux cannabinoïdes synthétiques sur la liste des stupéfiants. Parmi ceux-ci figurent :

  • H4CBD
  • THCP
  • HHCPO
  • H2-CBD
  • HHCP
  • THCA

Leur production, leur vente et leur usage sont interdits en France depuis le 3 juin 2024.

Pourquoi sont-ils interdit par l’ANSM ?

L’ajout de ces cannabinoïdes à la liste des stupéfiants repose sur plusieurs critères. Ces substances peuvent provoquer des effets psychoactifs similaires à ceux du cannabis naturel, mais de manière beaucoup plus puissante et imprévisible, ce qui augmente le risque de surdosage et de toxicité aiguë.

Aussi, en raison de leur structure chimique modifiée, ces cannabinoïdes peuvent engendrer des effets secondaires graves qui ne sont pas bien compris, ce qui rend leur consommation particulièrement dangereuse. Ces risques ont conduit l’ANSM à les classer comme stupéfiants pour protéger la santé publique.

Des conséquences judiciaires en cas de consommation

Pour les utilisateurs, la possession, l’achat, ou l’usage de ces substances est donc illégal, ce qui expose les contrevenants à des poursuites judiciaires, des amendes, voire des peines d’emprisonnement. Les distributeurs et les producteurs, quant à eux, risquent des sanctions encore plus sévères : fermeture de leurs entreprises, poursuites pénales, et amendes substantielles. Les produits qui contiennent ces substances sont retirés du marché ou reformulés pour éviter les substances interdites.

Une décision pour protéger les consommateurs

La décision de l’ANSM d’inscrire de nouveaux cannabinoïdes sur la liste des stupéfiants vise principalement à protéger les consommateurs contre les dangers associés à ces substances non contrôlées.
Ces cannabinoïdes synthétiques, souvent vendus sans information claire sur leur composition ou leur dosage, peuvent entraîner des effets secondaires graves : des intoxications, des troubles psychiques, et parfois des décès. En les classant comme stupéfiants, l’ANSM cherche à limiter leur accessibilité et réduire les risques pour la population.

Qu’en pensent les professionnels de santé ?

Les professionnels de santé ont, dans l’ensemble, salué cette décision comme une étape nécessaire pour contrer la propagation de substances dangereuses sur le marché. Les experts en toxicologie et en addiction reconnaissent l’urgence de cette mesure face à l’augmentation des cas d’intoxication liés aux cannabinoïdes synthétiques.