Le Tétrahydrocannabinol ou THC qu'est-ce que c'est ?


  • Contenu mis à jour le 27/05/2025


Au sommaire :

Qu’est-ce que le THC ?

structure chimique du THC

Le THC (delta-9-tétrahydrocannabinol) est une molécule naturellement présente dans la plante de cannabis, principalement concentrée dans la résine des fleurs. C’est lui qui produit les effets psychoactifs caractéristiques de cette plante.

Structure chimique

Sur le plan chimique, le THC se compose de 21 atomes de carbone, 30 d’hydrogène et 2 d’oxygène. Sa formule brute est C₂₁H₃₀O₂. 

C’est cette structure qui lui permet d’interagir avec les récepteurs du cerveau et d’exercer ses effets psychotropes. Pour aller plus loin, découvrez notre article sur les différences entre le Delta-8, le Delta-9 et le Delta-10. Une fois dans l’organisme, il agit sur le système endocannabinoïde, un réseau de récepteurs impliqués dans la régulation de nombreuses fonctions : mémoire, coordination, gestion du plaisir ou perception sensorielle. Il se fixe sur les récepteurs CB1 situés dans le cerveau.  

Contrairement au CBD, sans effet psychotrope, le THC agit sur l’état de conscience. Sa concentration varie selon les variétés : en dessous de 0,3 %, il s’agit de chanvre (culture légale en France) ; au-delà, on parle de marijuana, une substance classée comme stupéfiant et interdite à la culture ou à la vente.

Etudes scientifiques à consulter pour approfondir le sujet

Les autres cannabinoïdes psychoactifs

D’autres cannabinoïdes présents à l’état naturel en très faibles quantités ou produits par synthèse peuvent également altérer la perception et l’état de conscience. 

Ces substances sont encore en cours d’étude. Leurs effets, notamment à long terme, restent mal connus, et leur statut juridique varie d’un pays à l’autre.


THC vs CBD : les différences en un coup d’œil

Critère Tétrahydrocannabinol Cannabidiol
Effet principal Psychoactif Non psychoactif
Action sur le cerveau Agit sur les zones liées au plaisir, mémoire… N’interagit pas de la même façon
Légalité en France Interdit au-delà de 0,3 % Autorisé si le produit contient moins de 0,3 % de THC
Usages courants Récréatif, médical (dans certains pays) Bien-être, douleurs, anxiété, inflammation
Effets secondaires Troubles cognitifs, anxiété, dépendance… Risque de somnolence, perte de poids, troubles digestifs…

Modes de consommation du cannabis

  • Inhalation, fumée ou vaporisation : cette méthode permet une absorption rapide du THC par les poumons, avec des effets ressentis en quelques minutes. Cependant, fumer le cannabis exposer les voies respiratoires à des substances nocives issues de la combustion.
  • Ingestion : le THC est absorbé plus lentement par le système digestif, ce qui provoque des effets plus tardifs (30 minutes à 2 heures après consommation) mais souvent plus prolongés et intenses. Ce délai peut conduire à une surconsommation involontaire.
  • Application topique : utilisée principalement à des fins thérapeutiques, ce mode de consommation n’entraine (généralement) pas d’effet psychoactif car le THC ne pénètre pas dans la circulation sanguine.

Pour commencer, un peu d’Histoire

Le cannabis est utilisé depuis des milliers d’années, à la fois pour ses fibres (chanvre) et pour ses effets psychotropes. Dans l’Antiquité, il était employé en Chine, en Inde ou au Moyen-Orient lors de rituels ou comme plante médicinale contre la douleur et l’insomnie.


C’est en 1964 que le tétrahydrocannabinol a été identifié comme la principale molécule active du cannabis, par le chercheur israélien Raphael Mechoulam. Cette découverte a ouvert la voie à la recherche sur les cannabinoïdes et le système endocannabinoïde.

Depuis, les concentrations de THC ont fortement augmenté. Dans les années 1980, les plantes contenaient en moyenne 3 %. Aujourd’hui, certaines variétés dépassent les 30 %, et les extraits concentrés (comme les huiles ou le shatter) peuvent atteindre 90 %, nécessitant une consommation particulièrement encadrée.

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Quels sont les effets du THC sur l’organisme ?

Il agit sur deux types de récepteurs du système endocannabinoïde : les récepteurs CB1, situés dans le cerveau et les récepteurs CB2, présents dans les cellules immunitaires. En se liant aux récepteurs CB1, le tétrahydrocannabinol différentes influence zones du cerveau :

  • le système limbique, impliqué dans les émotions,
  • l’hippocampe, lié à la mémoire,
  • le thalamus, responsable de la perception sensorielle


Les effets recherchés par les consommateurs

Chez la plupart des consommateurs, il procure une sensation d’euphorie, une détente physique et une perception modifiée du temps ou des sons. Mais ces effets varient fortement en fonction de la dose. 

À faibles quantités, le THC peut apaiser, détendre ou atténuer certaines douleurs. En revanche, à doses plus élevées, il peut provoquer de l’anxiété, une gêne physique ou une sensation de malaise. Ce phénomène porte le nom d’effet biphasique.


Des effets secondaires sur la santé mentale et le physique

L’infographie ci-dessous, issue du Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, présente de manière synthétique les principaux effets du THC sur la santé, qu’ils soient immédiats ou à long terme.

risque du thc sur la santé

THC dans le corps : un impact à plusieurs niveaux

Au-delà de ces grandes catégories, le THC peut entraîner une variété d’effets secondaires, immédiats ou différés. Leur apparition dépend de la dose, de la fréquence de consommation, du mode d’administration et de la sensibilité individuelle.


Système concerné Effets possibles
Cerveau et système nerveux Troubles de la mémoire, baisse de la concentration, perception altérée, ralentissement des réflexes, risque de troubles psychiatriques
Cœur et circulation Accélération du rythme cardiaque, fluctuations de la tension, risque d’accident cardiaque chez les personnes sensibles
Poumons et respiration Irritation des bronches, toux, risque accru de bronchite, possible lien avec le cancer du poumon
Santé mentale Anxiété, paranoïa, hallucinations, perte de motivation, dépendance, risque accru de troubles psychiatriques (psychose, schizophrénie)
Long terme Déclin cognitif, troubles de l’humeur, syndrome amotivationnel, dépendance installée
Autres effets Vomissements (hyperémèse), baisse de fertilité, risques pour le développement du fœtus pendant la grossesse (faible poids à la naissance, impact sur le développement cognitif de l’enfant)

Sources : Santé publique France, ANSM, OFDT, Inserm, NIDA.

Jeunes, dépendance, conduite : les risques à ne pas sous-estimer

Au-delà des effets généraux sur la santé, certains publics sont plus vulnérables, et certaines situations présentent des risques spécifiques.

Des risques accrus chez les jeunes

Chez les adolescents et les jeunes adultes, les effets du THC sont plus marqués : le cerveau continue de se développer jusqu’à l’âge de 25 ans, et une consommation régulière pendant cette période peut impacter la mémoire, l’attention, la motivation ou encore les fonctions cognitives. 

Une substance qui peut entraîner une dépendance

Contrairement à certaines idées reçues, le tétrahydrocannabinol n’est pas une substance anodine. Il peut entraîner une dépendance psychologique, surtout en cas de consommation répétée. D’après Santé Canada, environ une personne sur onze développe un usage problématique du cannabis, un taux qui grimpe à une sur six chez les consommateurs précoces.


Conduire sous l’effet du THC : un danger bien réel

Il altère la concentration, ralentit les réflexes et modifie la perception du temps et des distances. Ces effets nuisent à la capacité de conduire en sécurité : prendre le volant après avoir consommé du cannabis augmente le risque d’accident et constitue une infraction sanctionnée par la loi.


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