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Le 24 novembre dernier, le Parlement européen a voté l’augmentation du taux de THC (tétrahydrocannabinol) de 0,2% à 0,3% en ce qui concerne le chanvre issu de cultures à des fins industrielles. Cette réforme fait partie de celles envisagées par la politique agricole commune (PAC) et devrait prendre effet en 2023.
Qu’est-ce que le THC ?
Le THC (tétrahydrocannabinol) est une molécule autrement appelée “cannabinoïde” issue de la plante de cannabis. Le THC n’est pas le seul cannabinoïde du chanvre. Dans les fleurs de cannabis, on retrouve du CBD (cannabidiol) qui est non psychoactif. Le cannabidiol agit en coopérant avec le tetrahydrocannabinol. On peut également citer la présence de cannabinoïdes tels que le cannabinol, le cannabigérol, le cannabivarine et le cannabicyclol.
Comme l’explique le NIDA (National Institute on Drug Abuse), le tétrahydrocannabinol agit comme les cannabinoïdes produits par l’organisme dans le système endocannabinoïde et les récepteurs CB1 et CB2. Le THC provoque les effets “planants” recherchés dans l’utilisation du cannabis récréatif. Avant 2023, pour un usage du cannabis bien-être en revanche, la loi française contrôle le taux de THC à 0,2% dans les produits commercialisés. Aucun effet psychoactif n’est remarqué lors de l’utilisation de produits au CBD.
À savoir : la teneur en THC dans les plantes n’est pas la même. La concentration dépend de la méthode de culture. En France, la culture du chanvre est autorisée par la loi. On produit du chanvre industriel qui est utilisé dans différents secteurs comme la santé, l’agro-alimentaire, le textile, le bâtiment, le cosmétique, etc. Si la teneur en THC est de 10 et 30 %, il s’agit de Marijuana, illégale en France.
– Que dit la loi française actuelle sur le THC ?
La France autorise la commercialisation de CBD ayant un taux inférieur ou égal à 0,3% de tétrahydrocannabinol. Tous les produits vendus par Green Owl respectent cette règle et sont donc légaux à la vente et à la consommation en France.
Le THC dans le chanvre : limité mais essentiel
Concrètement, en quoi cette nouvelle loi va consister pour les agriculteurs de chanvre industriel ? Cela va leur permettre de pouvoir bénéficier de subventions de l’Union Européenne (UE) uniquement lorsqu’ils utilisent des variétés de chanvre qui figurent sur le catalogue de l’UE et ayant une teneur en THC de maximum 0,3%.
C’est l’Association européenne du chanvre industriel (EIHA) qui a permis ce progrès de loi en représentant les intérêts des producteurs de chanvre de l’UE. Dans un communiqué de presse, Lorenza Romanese, directrice générale de l’EIHA, déclare : “C’est un petit pas qui reflète que les législateurs de l’UE sont plus près de reconnaître pleinement et de reconnaître l’existence d’un secteur du chanvre européen légitime.”
Pour le marché européen du chanvre, cette loi représente beaucoup. À l’heure actuelle, le catalogue des graines de chanvre répertoriées par l’UE compte plus ou moins 69 variétés légales de chanvre industriel. Avec la nouvelle réglementation, les agriculteurs auront la possibilité d’augmenter considérablement le nombre total de variétés cultivées. C’est en 1999 que le taux de 0,2% de THC dans le chanvre industriel a été instauré. Avec 0.2% de THC accepté, cela réduisait de beaucoup l’étendue de la culture du chanvre, en même temps que le nombre de variétés cultivables.
En passant de 0,2% à 0,3% peut paraître infime, les agriculteurs auront accès à plus de 500 variétés de chanvre légal. Ce changement signifie que la quantité de choix de variétés pour les consommateurs va elle aussi augmenter. Du gagnant-gagnant. Avec cette large variété de choix, les agriculteurs cultivent des plantes plus vitales.
Le THC dans l’Union Européenne : le retard de la France
Cependant, il reste clair que cette légère hausse ne pourra pas concurrencer certains pays hors UE, là où le taux de THC accepté est de 1%. Daniel Kruse, président de l’EHIA, déclare que « C’est un grand jour pour le secteur du chanvre et une nouvelle étape vers un avenir plus vert pour l’Europe. Toutefois, si on le compare à d’autres pays dans le monde, 0,3% est encore une limite basse ; par exemple, la Suisse, au cœur de l’Europe, a un nombre plus élevé, et d’autres pays de l’UE travaillent déjà avec des limites plus élevées également ». En Suisse et en Australie, les agriculteurs sont autorisés à cultiver du chanvre avec une teneur de 1% de THC. L’Italie est à 0.6%.
À savoir que le taux de THC dans les cultures chanvrières est important puisqu’il augmente son niveau dans le chanvre industriel. Donc, un taux de THC limité risque de limiter la performance du CBD. Selon un rapport de la Commission Européenne, “ Ces dernières années, la superficie consacrée à la culture du chanvre a considérablement augmenté dans l’UE, passant de 19 970 hectares (ha) en 2015 à 34 960 ha en 2019 (une augmentation de 75 %). Au cours de la même période, la production de chanvre est passée de 94 120 tonnes à 152 820 tonnes (une augmentation de 62,4%). La France est le premier producteur, représentant plus de 70 % de la production de l’UE, suivie des Pays-Bas (10 %) et de l’Autriche (4 %).” C’est dire l’importance qu’a pris la culture du chanvre en quelques années. La France représente plus de 70% de la production chanvrière en Europe. Elle est suivie des Pays-Bas (10%), et de l’Autriche (4%).
Ces chiffres parlent d’eux-mêmes : le chanvre, en l’incluant dans la liste des produits réglementés par les normes de commercialisation, procède à des valeurs économiques et environnementales assurées. Pour l’heure, le chanvre reste soumis à un ensemble de réglementations, et c’est normal. Ces règles portent sur les techniques de récolte, l’emballage des produits, les substances et méthodes utilisées lors de la production. Toutes ces instructions permettent de produire un chanvre français et européen de qualité.
Les avantages environnementaux de la culture du chanvre sont certains et le chanvre pourrait même être une aide pour atteindre les objectifs fixés par le Green Deal (pacte vert pour l’Europe).