Le cannabidiol bientôt classé comme substance « présumée toxique pour la reproduction » ?

ANSE annonce que le CBD est présumé toxique pour la reproduction

L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) a récemment publié une proposition de classification du cannabidiol dans la catégorie des substances « présumées toxiques pour la reproduction humaine » (catégorie 1B).

Cette démarche réglementaire, encore en cours d’évaluation au niveau européen, suscite des réactions dans le secteur. Greenowl fait le point pour vous.

Que propose l’ANSES ?

Dans un avis publié le 2 mai 2025, l’ANSES recommande que le cannabidiol soit classé comme substance reprotoxique de catégorie 1B, c’est-à-dire « présumée toxique pour la reproduction humaine ». Cette proposition s’appuie sur des études menées chez l’animal ayant mis en évidence des effets potentiels sur la fertilité, le développement embryonnaire et l’allaitement.

Voici les mentions de danger proposées :

  • H360FD : Peut nuire à la fertilité et à l’enfant
  • H362 : Peut nuire aux enfants allaités.

Cette proposition est soumise à consultation publique sur le site de l’ECHA (Agence européenne des produits chimiques), jusqu’au 16 mai 2025. Elle pourrait ensuite faire l’objet d’un vote européen dans le cadre du règlement CLP (Classification, étiquetage et emballage des substances chimiques).

De quoi parle-t-on ? Une classification encore non votée

Il ne s’agit pas encore d’une décision officielle, mais d’une proposition de classification. Ce processus est courant pour de nombreuses substances actives, comme les cosmétiques ou les solvants : le but est de mieux encadrer leur usage et d’informer les professionnels et les consommateurs. En pratique, cette démarche vise à harmoniser l’étiquetage et à améliorer la transparence sur les potentiels effets à long terme.

Ce que cela change (ou pas) pour les consommateurs

À ce jour, le cannabidiol reste autorisé en France, dans les conditions fixées par l’arrêté du 30 décembre 2021. Il peut être vendu dans les produits de consommation courante, sous réserve de ne contenir aucune trace de THC au-delà des seuils légaux.

Si la classification est adoptée au niveau européen, cela pourrait à terme conduire à :

Les produits à base de CBD ne seront ni interdits, ni automatiquement retirés du marché. Il s’agira d’un renforcement des obligations d’information, dans un souci de précaution.

Ce que ça change pour nous, revendeur

Chez Greenowl, nous vendons du CBD depuis plusieurs années. Nous avons vu passer des changements de réglementation, des flous juridiques, des revirements… Ce genre d’annonce, nous le prenons au sérieux, mais sans paniquer.

Cette proposition de classement ne change rien, dans l’immédiat. Nous continuons à proposer des produits conformes à la loi française. Nous ne nous adressons pas aux femmes enceintes ou allaitantes, et nous contrôlons déjà de près la composition de ce que nous proposons.

Nous restons attentifs à ce qui sera décidé au niveau européen. Si cette classification est adoptée, il faudra sans doute adapter certains emballages ou informer plus clairement sur les risques pour certains publics. C’est normal. Cela fait partie du métier.