Le 10-hydroxy-hexahydrocannabinol (10-OH-HHC) est un cannabinoïde semi-synthétique, rattaché à la famille des hexahydrocannabinoïdes. Issu d’un processus d’hydrogénation du THC, il pourrait être à la fois un métabolite du HHC et une molécule développée artificiellement pour le marché des cannabinoïdes alternatifs.
Ce qui distingue le 10-OH-HHC du HHC classique,
c’est l’ajout d’un groupe hydroxyle (-OH) en position 10 sur le noyau hexahydrocannabinolique. Théoriquement,
cette modification pourrait influencer la solubilité, le métabolisme et l’affinité avec les récepteurs cannabinoïdes CB₁ et CB₂.
À la différence du 11-OH-THC – un métabolite du THC reconnu pour son effet psychoactif après ingestion –, le 10-OH-HHC ne semble pas jouer un rôle métabolique clé dans la dégradation du HHC. Il peut afficher une biodisponibilité distincte selon son mode d’administration.
Bien qu’aucune étude clinique sur l’homme ne soit disponible, certains témoignages d’utilisateurs et les recherches sur des composés similaires laissent entrevoir quelques effets potentiels.
Le 10-OH-HHC pouvoir avoir un effet relaxant comparable à celui du HHC ou du THC. Cet effet pourrait être dû à son interaction supposée avec le récepteur CB₁, connu pour réguler l’anxiété et la détente.
La présence d’un groupe hydroxyle (-OH) en position 10 pourrait modifier l’affinité du 10-OH-HHC pour les récepteurs CB₁ et CB₂. Par analogie avec le 11-OH-THC,
il est possible que le 10-OH-HHC présente un effet psychoactif, bien que probablement moins intense que le THC.
Certains analogues du HHC ont démontré des propriétés sédatives légères à modérées. Si le 10-OH-HHC suit cette tendance, il pourrait jouer un rôle dans la gestion du stress et de l’anxiété.
Propriété |
THC (Δ⁹-THC) |
HHC |
10-OH-HHC (supposé) |
Psychoactivité |
Élevée |
Modérée |
Modérée à faible (?) |
Début des effets |
Rapide (fumé), lent (oral) |
Variable |
Potentiellement rapide |
Durée des effets |
2 à 6 h |
2 à 4 h |
Inconnue |
Effet relaxant |
Modéré à fort |
Modéré |
Probablement fort |
Effet euphorique |
Oui |
Oui, plus léger |
Inconnu |
Si la présence du groupe hydroxyle en position 10 renforce l’interaction du 10-OH-HHC avec les récepteurs cannabinoïdes, il pourrait être légèrement plus puissant que le HHC, mais toujours moins actif que le THC.
Comme beaucoup de cannabinoïdes,
le 10-OH-HHC pourrait entraîner une somnolence et une baisse de la concentration, notamment à forte dose.
Aucune donnée spécifique n’existe sur les interactions entre le 10-OH-HHC et d’autres substances, mais si son mécanisme d’action est proche de celui du HHC ou du THC,
il pourrait potentialiser les effets de l’alcool, des anxiolytiques ou des antidépresseurs.
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a durci sa position face aux nouveaux cannabinoïdes. Depuis le 13 juin 2023, le HHC, ainsi que deux de ses dérivés, le HHC-O et le HHCP, sont officiellement classés stupéfiants. Leur production, vente et usage sont interdits sur le territoire français.
À ce jour, aucune étude clinique sur l’homme ni analyse toxicologique approfondie ne permettent d’établir précisément les effets du 10-OH-HHC. Son action est théorique, extrapolée à partir de molécules similaires. En conséquence, sa consommation s’apparente à une expérimentation dont les risques ne sont pas maîtrisés.
En France, la réglementation sur les stupéfiants repose sur le Code de la santé publique. L’ANSM met régulièrement à jour cette liste pour répondre à l’apparition de nouveaux cannabinoïdes sur le marché.
Chaque pays européen applique sa propre politique en matière de cannabinoïdes de synthèse, ce qui crée un marché fragmenté et des zones grises juridiques.
Des pays comme l’Autriche, la Belgique, le Danemark et le Royaume-Uni ont interdit la vente et l’usage du HHC.
D’autres pays comme l’Espagne, le Portugal, la Croatie et la Slovénie, n’ont pas encore adopté de réglementation spécifique. Cette absence de cadre légal permet à certains produits de circuler librement.
L’absence d’une harmonisation européenne sur ces substances complexifie la régulation, et laisse place à un commerce transfrontalier difficile à contrôler.
Le 10-OH-HHC reste aujourd’hui dans une zone grise juridique, mais cette situation pourrait ne pas durer. Au vu des précédentes décisions concernant le HHC, une interdiction future en France semble plausible.
Le 10-OH-HHC pourrait échapper aux tests salivaires standards, mais les dispositifs les plus sensibles sont susceptibles de le détecter, notamment après ingestion orale, qui prolonge la durée de détection.