- Contenu mis à jour le 15/04/2025
A retenir
- Le CBD peut intéragir avec certains médicaments et exposer le consommateur à des effets secondaires et des risques.
Qu’est-ce que le CBD non médical ?
Le CBD non médical désigne tous les produits contenant du cannabidiol qui ne sont pas reconnus comme des médicaments et qui sont vendus sans ordonnance. Il peut s’agir d’huiles, de infusions, de gélules, de cosmétiques ou encore de produits alimentaires.
Ces produits sont destinés au bien-être, mais ne bénéficient d’aucune autorisation de mise sur le marché en tant que médicament. Contrairement à certains traitements comme l’Epidyolex — un médicament à base de CBD encadré médicalement — le CBD non médical ne fait pas l’objet d’une validation par les autorités sanitaires sur son efficacité ou sa sécurité à visée thérapeutique.
Quels médicaments interagissent avec le CBD ?
Même sans interaction médicamenteuse, le CBD peut entraîner des effets indésirables : fatigue, troubles digestifs, sensation de bouche sèche… Ces effets varient d’un individu à l’autre. Selon une note rédigée par l’Association Française des Centres d’Addictovigilance, certains médicaments provoquent un risque d'interaction avec le CBD. Ils sont généralement métabolisés par les enzymes du cytochrome P450.
Warfarine (anticoagulant)
- Exemple médicament : COUMADINE
- Effet possible : les anticoagulants préviennent la formation de caillots sanguins. Lorsqu'ils sont combinés au CBD, il existe un risque que les niveaux de ces médicaments augmentent dans le sang, ce qui peut entraîner des saignements excessifs.
Tacrolimus (contre le rejet de greffe)
- Exemple médicament : PROGRAF
- Effet possible : le CBD peut inhiber le métabolisme du tacrolimus et entrainer une augmentation dangereuse de sa concentration dans le sang, ce qui accroît le risque de toxicité rénale.
Clobazam (contre l’épilepsie)
- Exemple médicament : URBANYL
- Effet possible : le CBD peut augmenter les niveaux de clobazam dans le sang, entraînant une sédation excessive et un risque accru de somnolence.
Méthadone (opioïde)
- Exemple médicament : METHADONE
- Effet possible : le CBD peut ralentir le métabolisme de la méthadone et augmenter sa concentration dans le sang, ce qui peut entraîner un risque de surdosage.
Antipsychotique
- Exemple médicament : HALDOL
- Effet possible : l’inhibition des enzymes CYP450 par le CBD peut entrainer une augmentation des niveaux sanguins ainsi qu’une sédation excessive.
Antibiotique
- Exemple médicament : CIPROFLOXACINE
- Effet possible : le CBD peut entraîner une augmentation des concentrations plasmatiques.
Immunosuppresseurs
- Exemple médicament : CICLOSPORINE
- Effet possible : le CBD peut augmenter le risque de néphrotoxicité et d’effets indésirables.
Source d’information
Pourquoi le CBD peut modifier l’effet de certains traitements ?
Lorsque nous consommons une substance — qu’il s’agisse d’un médicament, d’un aliment ou de CBD — celle-ci est transformée dans l’organisme grâce à des enzymes, chargées de l’absorber, de la décomposer ou de l’éliminer. Le cannabidiol, en particulier, est métabolisé par les enzymes hépatiques du système cytochrome P450, un ensemble essentiel au traitement de nombreux médicaments.
Or, le CBD agit comme un inhibiteur de certaines de ces enzymes, notamment CYP3A4 et CYP2C19. En perturbant leur activité, il peut modifier la manière dont certains médicaments sont assimilés par l’organisme. Deux types de conséquences peuvent survenir :
Une augmentation des concentrations plasmatiques
Si le métabolisme d’un médicament est ralenti par le CBD, sa concentration sanguine peut augmenter jusqu’à amplifier ses effets et ses risques d’effets secondaires.
Une diminution de l’efficacité thérapeutique
Certains médicaments nécessitent une activation par ces enzymes pour être efficaces. Si le CBD inhibe cette activation, le traitement peut perdre en efficacité, comme c’est parfois le cas avec les immunosuppresseurs.
Ces interactions dépendent de nombreux facteurs, comme la dose de CBD consommée, la fréquence d’utilisation et les caractéristiques individuelles (âge, état de santé, etc.).
Quand faut-il consulter un professionnel de santé ?
Le CBD ne doit jamais se substituer à un traitement médical prescrit. En cas de doute, seul un médecin est habilité à adapter une posologie ou à envisager un arrêt de traitement.
Nous vous recommandons de consulter un professionnel de santé avant d’intégrer le CBD dans votre routine. Les effets du CBD varient selon la dose, la forme et la fréquence d’administration. Un suivi médical régulier permet d’ajuster les dosages des médicaments si nécessaire et de minimiser les risques d’interactions.
En raison du manque de données sur les effets du CBD pendant la grossesse et l'allaitement, il est recommandé aux femmes enceintes et allaitantes d'éviter sa consommation. Si vous ressentez un ou plusieurs des symptômes suivants, consultez rapidement un médecin :
Une fatigue excessive ou somnolence
Une confusion ou des troubles de l’équilibre
Des saignements ou ecchymoses faciles
Une baisse de la pression artérielle et des vertiges
Des douleurs abdominales ou un jaunissement de la peau
L’inefficacité de certains traitements
Si vous remarquez que vos symptômes reviennent ou s’intensifient malgré votre traitement, cela peut être dû à une réduction de l’efficacité du médicament causée par l’interaction avec le CBD.
- À savoir : le CBD peut aussi potentialiser les effets d’autres substances non médicamenteuses, comme l’alcool, les plantes sédatives (valériane, passiflore) ou certains compléments. Par précaution, évitez les mélanges.
Soyez transparent avec le professionnel de santé
Même s’il est autorisé en France, le CBD peut encore pour certains être « mal perçu » ou similaire à la consommation de cannabis. Lors de votre discussion avec votre médecin, mentionnez l’ensemble des produits à base de CBD que vous utilisez (fleurs, huile, capsules, crèmes, etc.) leur dosage et leur fréquence. Plus votre médecin dispose d’informations, mieux il pourra évaluer les risques d'interactions.
Aussi, n’hésitez pas à expliquer les raisons de votre consommation (pour l’anxiété, la douleur, ou le sommeil, par exemple). De cette manière, votre médecin peut évaluer s’il existe des alternatives sans risque d’interaction avec un traitement médicamenteux.